La tête dans les étoiles, les pieds sur Terre

Les entreprises privées du spatial et aérospatial

Le fonctionnement actuel du secteur spatial et principalement le marché des lanceurs repose sur une recherche fondamentale publique et des agences d’état travaillant en collaboration étroite avec des constructeurs privés (ou semi-privés). Le secteur des satellites de télécommunication est d’un secteur privé traditionnel.

Depuis quelques années, on assiste à l’émergence de sociétés privées voulant travailler de façon plus autonome. Cela peut s’expliquer en grande partie par la réussite de jeunes entrepreneurs d’une part venant de la haute technologie et donc attirés par le défi technique et d’autre part ayant des possibilités financières compatibles avec les énormes budgets nécessaires. De plus, la rentabilité financière devient envisageable à moyen terme.

Space X / États-Unis

La stratégie commerciale de SpaceX ? Concevoir des lanceurs partiellement réutilisables afin de diminuer drastiquement les coûts d’accès à l’espace. Le Falcon 1, premier lanceur conçu par la société, a mis un satellite en orbite en 2009 à l’issue de son cinquième lancement.

Le projet a été abandonné au profit du Falcon 9. Ce lanceur moyen à deux étages de 55 mètres et 333 tonnes propulsé par des moteurs Merlin est capable de mettre en orbite basse une charge de 13 tonnes. Comme pour le Falcon 1, tous les composants du Falcon 9 ont été conçus par SpaceX.

Son premier vol a eu lieu en juin 2010. En mars 2017, le Falcon 9 est entré dans l’histoire du spatial en réussissant un vol avec un étage principal réutilisé.

Parallèlement à son activité commerciale, SpaceX s’est engagé dans un ambitieux projet de conquête de Mars et de survol de la Lune. Le patron de SpaceX est lui-même candidat au voyage vers Mars et a émis le désir de mourir sur la Planète rouge. Un autre projet dont la date exacte n’est pas encore précisée prévoit le voyage de deux passagers civils, lancés par un Falcon Heavy, qui devraient faire le tour de la Lune avant de revenir sur Terre.

Blue Origin / États-Unis

Lanceur suborbital New Shepard (baptisé en hommage au premier astronaute américain Alan Shepard) qui s’adresse au marché touristique des vols suborbitaux et à la frontière de l’espace, Blue Origin a aussi des ambitions dans le lancement de satellites et l’exploration humaine de la Lune.

Blue Origin développe aussi Blue Moon, un projet d’atterrisseur lunaire pour la livraison d’une large variété de charges utiles. Ce véhicule inédit, dont la mise en service devrait intervenir d’ici 2024, pourrait servir à la Nasa pour le retour d’astronautes sur la Lune. Blue Moon sera lancé par la version à trois étages du New Glenn.

Virgin Galactic / États-Unis

Son ambition ? Proposer à des particuliers fortunés de vivre un vol suborbital ponctué de quelques minutes en apesanteur. Créée en 2004, l’entreprise développe un avion suborbital sur la base des travaux de la société Scaled Composites commencés par Paul Allen, cofondateur de Microsoft, et l’ingénieur Burt Rutan.

Il s’agit du SpaceShipOne transporté puis largué par un avion porteur nommé WhiteKnightOne à 16.000 m d’altitude. Grâce à deux vols suborbitaux effectués en 2004, Scaled Composites remporte l’Ansari X-Prize et les 10 millions de dollars de récompense. Suite à ce prix, Richard Branson scelle une association avec Burt Rutan et lance Virgin Galactic en vue d’exploiter une version commerciale de cet avion suborbital.

Commence alors le développement d’une évolution de l’appareil, baptisée SpaceShipTwo, dont la version finale est dévoilée en 2008. L’avion peut emporter deux pilotes et six passagers dans une cabine de 2,6 m de diamètre et de 3,6 m de long. Le 3 août 2020, Virgin galactique a annoncé son nouvel avion supersonique pour dépasser les performances du concorde.

Nous pourrions découvrir encore plusieurs agences privées comme Rocket Lab par exemple, mais la liste est de plus en plus grande chaque année. Nous sommes dans une période exceptionnelle de la conquête spatiale.

Et ce n’est que le début …