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La Revue de Presse #6

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La Revue de Presse #6 Posted on 6 septembre 2020

Histoire. Cette semaine, un article du “Monde” remet en cause les aboutissements effectifs de la mission de l’actuel quinquennat, consistant à redéfinir l’authenticité des mémoires de la colonisation et de la Guerre d’Algérie. En cause, l’affaire Maurice Audin, qui agite la sphère politique depuis des décennies. Depuis 1957, de nombreuses polémiques entourent la disparition du mathématicien, anticolonialiste et communiste mort à Alger. Dans l’effort d’un devoir de mémoire, Emmanuel Macron a finalement reconnu en 2018 la responsabilité de la France dans cet événement, symbole de la torture perpétuée par l’armée française au cours de la Guerre d’Algérie. La reconnaissance présidentielle des causes de la mort de M. Audin constitue une avancée dans la légitimation du travail de nombreux historiens sur le sujet.

Cependant, malgré la résonance permise par cette déclaration présidentielle, les archives, détenues par le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), sont encore protégées par le secret défense et ce, en dépit d’une loi datant de 2008. Couvert par la défense de la confidentialité de pièces considérées comme sensibles, le SGDSN refuse l’ouverture des archives dans le cadre de la menace terroriste. Cette instruction ministérielle constitue donc toujours un frein au travail des historiens pour le “combat de vérité”.

Adèle Appriou

Arts du spectacle. En ces lendemains de confinement, destructeur pour la culture internationale, le Festival d’Automne 2020 parvient à se frayer un chemin dans l’agenda parisien. Cette 49è édition ne compte pas moins de 75 propositions inédites, théâtrales, musicales, chorégraphiques, performatives, présentées dans 57 lieux différents à travers la capitale. Seront au rendez-vous les grands noms des scènes contemporaines européennes, comme Gisèle Vienne, Tiago Rodrigues, Anne Teresa de Keersmaeker, Mohammed El Khatib, Christoph Marthaler, Jérôme Bel. Le Festival propose également les Portrait, série de 8 spectacles, de Boris Charmatz, ancien directeur du Centre Chorégraphique National de Rennes et de Bretagne, danseur et chorégraphe et du collectif éclectique L’Encyclopédie de la parole ainsi qu’un parcours Africa 2020, avec Dorothée Munyaneza, Nadia Beugré, Nacera Belaza, Aristide Tarnagda et Sammy Baloji. Dans son communiqué de presse du 30 juin 2020 annonçant le maintien du Festival, la direction explique avoir “reconstruit son édition dans une visée solidaire à l’attention des artistes, des auteur.e.s, des partenaires, des publics et des personnes restées en première ligne pendant le confinement” : reprogrammation des spectacles ne pouvant se créer cette saison, meilleur accueil des personnes en handicap et des publics éloignés, politique tarifaire favorable aux familles et spectateurices précaires…

Retrouvez le programme du Festival d’Automne Solidaire en ligne : https://www.festival-automne.com/programme

Julie Deniel

Sport. La question du sport et du militantisme politique est le sujet abordé par Emmanuel Laurentin dans son émission Le temps du débat, disponible en podcast sur France Info. La question est posée : Le sport comme réceptacle politique ? Pour répondre à cela, le journaliste a fait appel à trois acteurs de l’univers sportif. Aya Cissoko triple championne du monde de boxe anglaise et française, écrivaine et comédienne, Nicolas Martin-Breteau, historien et professeur à Lille auteur d’un ouvrage sur le sport et les luttes noires-américaines et Jean-Loup Chappelet ancien cadre du CIO (Comité International Olympique) et professeur à Lausanne. Ce débat est au cœur de l’actualité sportive puisqu’il fait suite au « boycott historique » de sportif.ve.s en particulier de la NBA afin de dénoncer les injustices et les inégalités raciales aux Etats-Unis, incarnées, en autre, par la récente l’affaire Jacob Blake. Le sport a longtemps été un moyen pour les Afro-Américaines d’obtenir la reconnaissance et l’égalité qu’ils leurs sont dus. Outre-Atlantique, ce boycott s’inscrit dans la continuation d’une longue lutte pour les droits civiques. Durant le débat de 40 minutes, les intervenants ont également discuté et comparé les modes d’expressions des athlètes américains et français.

En France, dans le milieu sportif, la prise de parole et d’initiatives pour dénoncer les injustices sont timides, cela s’explique par des raisons économiques, sociologiques et historiques. En effet, à l’inverse de leurs homologues américains qui sont des salariés les sportifs français (hormis ceux qui évoluent dans les sports ultra-professionnalisés) ont le même statut qu’un intermittent du spectacle. Ainsi la précarité, le risque pour sa carrière, mais aussi le contexte historique, l’emblématique neutralité sportive –incarnée par l’article 50 de la charte olympique « Ni religion, ni politique »- et le risque de créer des fractures au sein de l’équipe ou des supporters, ne contribuent pas à un engagement assumé des sportif.ve.s français.es qui manquent d’exemples et de figures. De plus, Aya Cissoko pointe le manque de crédibilité accordé aux athlètes qui sont souvent ramenés à leurs statuts de sportif.ve.s. Toutefois la réaction des athlètes en 2020 n’est pas nouvelle, déjà pendant les J.O ou même pendant de grandes confrontations sportives, les athlètes ont usé de leur audience pour faire passer des messages. La popularité du sport offre ainsi une tribune pour les athlètes qui ont le besoin de s’exprimer. Pour Jean-Loup Chapelet la question primordiale est celle concernant l’endroit et le moment pour le faire. La place des médias et des sponsors dans ces engagements qui oscille entre opportunisme et réelle conscience militante, a été aussi évoqué dans l’émission. Il est clair que même si le sport est pour certain une sorte de démocratie parfaite et idéale où tout le monde est à égalité et soumis aux mêmes règles – comme le rappelle Nicolas Martin-Breteau-, il ne reste pas insensible et hermétique au monde extérieur. Il est même le miroir de celui-ci, où existe sexisme, discrimination, inégalité et est le symbole du racisme systémique/ institutionnel. L’article 50 est clairement obsolète, le militantisme politique dans le sport est pour Aya Cissoko une question de vie ou de mort et est l’illustration de l’échec du politique.

https://www.franceculture.fr/emissions/le-temps-du-debat/le-sport-est-il-un-terrain-de-militantisme-politique

Marjorie Gillet

Ecologie. Cette semaine, une bonne nouvelle! Un très bon article de France 3, qui parle de la société ECOSEC. Cette entreprise basée près de Montpellier, récupère l’urine pour la transformer en engrais naturel. Nous faisons nos besoins dans de l’eau potable. L’urine contient des nutriments essentiels à la croissance des plantes. N’y a t’il pas un problème? C’est ce que constate Benjamin Clouet qui décide de développer une idée. Un peu partout en France, et maintenant à l’étranger, il conçoit des toilettes pour récupérer les urines. Après cela, elles sont utilisés sur des plantations, comme les vignes. La nature revient à la nature. Et c’est de cette manière et avec de telles actions, que la planète – et nous avec – pourra continuer de vivre. Petite parenthèse par rapport à l’article d’il y a deux semaines: Emmanuel Macron a annoncé la suspension de la chasse à la glu pour cette année. Une bonne nouvelle, en espérant que cette décision perdure.

https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/herault/montpellier/ecologie-pres-montpellier-entreprise-transforme-urine-fertilisant-1868342.html

Julie Colas

Astronomie. Je ne pouvais louper cette info, grand fan d’astronomie et du film Interstellar (voir ma bio sur le compte instagram de l’expérimental). Un des plus grands experts de la théorie des supercordes appliquée aux trous noirs, Juan Maldacena, a trouvé avec un collègue une solution décrivant un trou de ver traversable sans danger pour un humain. Remarquablement, elle émerge d’une variante de la théorie considérée par le prix Nobel Kip Thorne pour rendre crédible scientifiquement le film Interstellar. La solution de Schwarzschild s’est montrée encore plus étonnante quand bien même son découvreur n’eut malheureusement pas le temps de le comprendre, décédant très peu de temps après sur le front russe au cours de la première guerre mondiale. Karl Schwarzschild n’a en effet rien su des travaux de pionnier en 1939 de Robert Oppenheimer. Nous avons toutes les raisons de penser aujourd’hui que les trous noirs existent bien comme l’ont à nouveau fortement suggéré les premiers indices de l’existence des modes quasi-normaux des trous noirs et les observations de la collaboration Event Horizon Telescope. On a donc de nouveaux motifs pour prendre au sérieux l’héritage d’Einstein et Schwarzschild, à savoir plus précisément l’existence de trous de ver, selon l’expression de John Wheeler. La suite bientôt dans un article dédié exclusivement à cette découverte et à l’histoire des trous noir.

https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/physique-equation-trou-ver-interstellar-aurait-ete-trouvee-55993/

Sebastien Fabris

Arts visuels. Cobra Studios lance sa première collection de meubles : des objets sculpturaux inspirées de l’architecture romaine classiqueCobra studio est un nouveau studio de design bruxellois, fondé par l’architecte Kenny Decommer et le concepteur scénographe Hugues Delaunay. Ensemble, ils créent des meubles sculpturaux surprenants, qui jouent avec les couleurs et les matières, les formes et les volumes.toujours en quête de contrastes et de contradictions, et ses meubles combinent transparence, translucidité et opacité. Le résultat est une collection intemporelle et décorative, en dépit de son aspect minimaliste et contemporain. Ses meubles renvoient au passé, tout en affichant une dimension futuriste. Les pièces sont à la fois lourdes et légères, chaudes et froides, ludiques et rigides.

Ecrit d’après un article du Journal du Design.

Sebastien Fabris

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