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Par la raison ou par la force

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Par la raison ou par la force Posted on 2 juillet 2020

Paradoxalement, cette devise nationale chilienne a démontré au cours de l’histoire une inclination pour l’usage de la force.

Fin 2019/Début 2020, le Chili a été marqué par une explosion sociale, avec pour mot d’ordre « Le Chili s’est réveillé ! », en référence aux abus hérités de la dictature militaire de 1973.
C’est au cours de cette dernière qu’a été adoptée, lors d’un plébiscite controversé, la constitution de 1980 où le dictateur Augusto Pinochet réaffirma ses fonctions de «président de la République». S’est ensuite établie dans la  « Carta Magna » (Constitution chilienne) une série de normes précarisant les conditions de vie des habitants du Chili.


Précarisation de la vie


Le marché de l’éducation représente un clair exemple des abus approuvés par la loi.

L’article 19 n°10 du texte récemment mentionné soutient que l’Etat doit garantir l’éducation primaire et secondaire (de la primaire au lycée), en laissant sans aucune protection l’éducation supérieure, dont le coût moyen annuel avoisine les 2,5 millions de pesos (2 859,40€ ).

Les études de droit à l’Université d’Antofagasta, dont les frais d’inscription sont de 3 816 000 pesos (4 364,59€), représentent un exemple concret du coût de l’éducation au Chili.

Si l’on ajoute à cela le montant du salaire minimum légal (320 000 pesos mensuels = 366,59€) – loi 21.112 et décret suprême n° 301 du Ministère des finances – l’idée de faire des études se transforme rapidement en un rêve inaccessible.
Nous pouvons également évoquer le système de retraite (sociétés administratrices des fonds de pension AFP), une épargne obligatoire, dont le montant moyen octroyé est de 223 914 pesos (256,10€), une somme absolument insuffisante pour qu’une personne puisse vivre correctement. Nous pouvons donc affirmer que le système dans sa globalité démontre une inefficacité totale.

Le 14 octobre 2019 marque le début du mouvement social. A l’origine de cette contestation, une hausse de 30 pesos du prix du ticket de métro à Santiago. La première rébellion a été organisée par un groupe de jeunes étudiants qui ont refusé de payer leur billet. Ce à quoi les forces de police et de sécurité ont répondu avec une rare violence, provoquant ainsi un mécontentement national.
Durant toute la durée du mouvement, qui a eu pour particularité d’unifier les demandes sociales, la police a fait preuve d’une violence démesurée, y compris lors de protestations pacifiques en présence d’enfants.

Ordre et patrie

L’agissement de la police ne semble pas être un cas isolé à l’échelle mondiale. Parmi de nombreux exemples, nous pouvons citer la révolution des gilets jaunes en France, ou plus récemment, les évènements qui ont suivi l’assassinat de George Floyd.
Selon moi – et comme nous avons pu entendre dans divers endroits du monde – il est nécessaire de dissoudre cette institution dans le but d’en créer une nouvelle qui pourra réellement protéger les différents citoyens, sans faire usage de la force.

Je pense qu’en tant qu’être humain, nous sommes tous dotés de la capacité de résoudre différents types de conflits sans avoir recours à la violence. Et comme a dit un jour un professeur d’histoire, utilisons la force de la raison.

Javiera Flores, étudiante en droit.
Antofagasta, Chili.

Traduction : Sarah Madjour

Source : https://www.cooperativa.cl/noticias/pais/educacion/universidades/las-25-carreras-universitarias-mas-caras-de-chile/2014-10-21/113818.html#:~:text=El%20arancel%20promedio%20de%20una%20carrera%20profesional%20universitaria%20en%20Chile,difundi%C3%B3%20el%20Canal%2024%20Horas. http://admision.uantof.cl/derecho.html

Lien vers la version originale : https://lexperimental.fr/por-la-razon-o-la-fuerza/

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