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Les 10 joueurs de ligue 1 à suivre en 2021 (1/2).

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Les 10 joueurs de ligue 1 à suivre en 2021 (1/2). Posted on 3 janvier 2021

Notre championnat domestique divise chez les observateurs du monde du ballon rond. Auto-proclamée « Ligue des talents » par ses instances dirigeantes, elle est souvent décriée pour une qualité de jeu parfois jugée médiocre. On la moque régulièrement à ce propos, notamment à l’étranger, où elle a pu être qualifiée de « farmers league ». Pour autant, nombreux sont les talents qu’elle exporte dans l’élite du football international. Les exemples ne manquent pas, à l’image de certains champions du monde 2018 comme Pogba (Manchester United), Kanté (Chelsea), Varane (Real Madrid)… Ainsi, les clubs anglais et allemands s’arrachent particulièrement nos pépites locales. Si la mode du joueur Made in France prend de l’ampleur en Allemagne avec les arrivées, entre autres, de Christopher Nkunku en provenance du PSG ou encore de Marcus Thuram, transfuge de Guingamp, elle risque de prendre du plomb dans l’aile chez nos voisins britanniques. Le Brexit entré en vigueur, les nouveaux règlements mercato ne facilitent plus la venue d’un produit étranger. Pardonnez l’emploi de ce terme, mais les joueurs de ligue 1 ne sont plus que des produits marketing qu’il faut faire exploser pour les vendre à prix forts par la suite. Nombreux sont les clubs à avoir adopté cette stratégie pour (sur)vivre et exister au plus haut rang national. L’AS Monaco a longtemps été le plus bel exemple de ce trading avec les ventes folles de Tiémoué Bakayoko ou Benjamin Mendy pour ne citer qu’eux. Aujourd’hui, Lille semble être l’allégorie parfaite de cette pratique. En attestent les ventes de Nicolas Pépé à Arsenal pour 80 millions d’euros en 2019, ou de Victor Osimhen à Naples pour 70 millions d’euros l’été dernier.

Dans cet article, je vais m’attarder sur les joueurs à suivre au sein de notre championnat pour l’année civile 2021. Des joueurs au potentiel indéniable qui vont selon moi attiser les convoitises des plus grandes écuries européennes dans les années à venir. La sélection comprendra des joueurs pour lesquels 2021 sera synonyme d’explosion…ou de confirmation !

1/ Yacine Adli, 20 ans. (Bordeaux)

Qu’il doit être dur d’être supporter bordelais depuis quelques années. En proie à de gros problèmes financiers malgré l’arrivée des investisseurs américains de KingStreet, le club au scapulaire erre dans notre championnat comme une âme en peine. La politique désastreuse du club semble se désintéresser totalement du sportif et vise principalement le profit. C’est dans cette optique que Josh Maja ralliait Bordeaux en 2019, en provenance de Sunderland, pour 250 000 euros. C’est dans cette même optique que les hautes sphères bordelaises ont fait signer Yacine Adli à l’hiver de la même année. Transféré pour 5,5 millions d’euros, le jeune homme est un potentiel indéniable. Passé par toutes les équipes de France jeunes, il représentait pour beaucoup de supporters parisiens l’avenir du club. Dans le besoin de vendre pour passer le Fair-play financier, il a été sacrifié par la direction.

Ce milieu de terrain, très élégant balle au pied et techniquement très fort, a tout pour s’imposer comme un élément incontournable du onze titulaire des Girondins. A commencer par son entraîneur, Jean-Louis Gasset, qui, par son expérience, sait gérer la progression de jeunes joueurs. Conscient du talent brut qu’il a en sa possession, il regrettait néanmoins le manque de régularité de son protégé en conférence de presse, fin décembre : « Yacine Adli, ce qui lui manque c’est la continuité. Ça peut passer de très très bon à une perte de balle de moins de 17 ans. Il va falloir que ça rentre dans sa tête qu’il faut maintenir les performances« . Capable de coups d’éclats, à l’image de son entrée décisive au Parc des Princes contre son ancien club le 28 novembre dernier, il n’arrive pas encore à enchaîner les performances de haut niveau. Mais cette année, tout va changer!

L’arrivée d’Hatem Ben Arfa doit le libérer. Il n’a plus à assumer seul le rôle de créateur au sein de son équipe. Plus expérimenté et d’un autre prestige, c’est désormais Ben Arfa qui est scruté et attendu. Yacine Adli, lui, peut continuer son apprentissage sans pression et acquérir la maturité nécessaire pour devenir ce qu’il est amené à être : un joueur de niveau international. Le 4-2-3-1 de Jean-Louis Gasset devrait lui permettre d’exprimer la pleine mesure de son talent aux côtés de Toma Basic, pas inintéressant non plus. Un entrejeu Basic-Adli-Ben Arfa qui laisse augurer de meilleurs jours pour les supporters bordelais. Apparu à 15 reprises en championnat, il n’a été titularisé que 6 fois. Mais il sort de deux matchs pleins en décembre contre Saint-Etienne et Reims. Pour ne plus sortir du onze de départ ? Affaire à suivre…

Ses statistiques cette saison en ligue 1 : 15 apparitions, 6 en tant que titulaire (741 minutes), 1 but, 2 passes décisives. Estimé à 6,5 millions d’euros (transfermarkt).

2/ Arbër Zeneli, 25 ans. (Stade de Reims)

Le plus âgé de la sélection. Arrivé en janvier 2019 contre 4 millions d’euros en provenance du club hollandais de Heerenveen, cet ailier gauche à de suite laissé entrevoir de très belles promesses. Au sein d’une surprenante équipe de Reims qui finira 8ème cette saison là, puis 6ème la saison suivante (place synonyme d’Europe), Zeneli montre une vista impressionnante qui lui permet de trouver ses partenaires dans les zones dangereuses. Il a une forte capacité d’élimination dans le un contre un également et a une frappe de balle qui lui permet d’être menaçant de loin et ainsi débloquer des situations face à des blocs bas regroupés. Ces qualités lui avaient permis d’inscrire trois buts et de distiller trois passes décisives en 15 apparitions au cours de ses six premiers mois.

Mais il connaît la blessure redoutée par tous les footballeurs : la rupture des ligaments croisés. Elle l’a tenue éloigné des terrains jusqu’à fin février 2020 et, alors qu’il commençait à revenir (5 minutes contre Monaco le 28 février et dans le groupe contre Brest le 7 mars), le Covid-19 sifflait la fin du championnat. Pas toujours titulaire depuis le début de la saison, il semble petit à petit retrouver le niveau qui était le sien avant sa blessure. L’international kosovar glane de plus en plus de temps de jeu et s’impose comme une véritable option pour David Guyon. De quoi laisser imaginer une année 2021 aboutie laissant enfin éclater au grand jour l’immense talent qui est le sien. Il arrive dans un âge où il doit pouvoir s’imposer comme un cadre et assommer la jeune concurrence des talentueux Mbuku et El-Bilal Touré. De plus, si des automatismes naissent entre eux, son association avec Valon Berisha aurait de quoi faire peur à bien des défenses. Ajoutez à cela un Boulaye Dia à son top niveau et le stade de Reims pourrait de nouveau prétendre à la première partie du tableau. Alors, l’année de l’explosion pour Arbër Zeneli ? Je prends les paris…

Ses statistiques cette saison en ligue 1 : 13 apparitions en ligue 1, 7 en tant que titulaire (643 minutes), 1 but, 3 passes décisives.

3/ Arnaud Kalimuendo, 18 ans. (RC Lens)

Sans doute mon favori au sein de cette liste. Au sortir d’une saison 2019/2020 tonitruante avec l’équipe u19 du Paris Saint-Germain au cours de laquelle il aura inscrit 29 buts toutes compétitions confondues (sélections nationales comprises), le Titi rejoint le RC Lens en prêt avec option d’achat. Nombreux sont les supporters parisiens à n’avoir pas compris le choix de la direction alors que Cavani venait de s’en aller libre. Résultat, alors qu’il aurait pu intégrer la rotation, le PSG est allé chercher Moïse Kean en fin de mercato. Quoi qu’il en soit, il est difficile de regretter ces mouvements, dans un sens comme dans l’autre. Moïse Kean a fait les (rares) beaux jours du PSG en cette première partie de saison, et Arnaud Kalimuendo s’affirme du côté du RC Lens.

Au sein d’une équipe aussi séduisante que surprenante, il s’inscrit parfaitement dans le collectif de Franck Haise. Il a su profiter de la blessure d’Ignatius Ganago pour faire montre de l’étendue de sa palette. Solide, explosif, rapide, et intéressant dans le jeu dos au but, c’est surtout un joueur à l’efficacité clinique devant le but. Aux côtés de Sotoca, Banza et Kakuta, il a su faire oublier l’absence de Ganago qui avait pourtant connu un début de saison particulièrement remarqué (5 buts). Prêté par le PSG, il se dit qu’une option d’achat a été incluse dans le deal. S’il est donc difficile de savoir de quoi sera fait l’avenir du joueur à très court terme, entre un retour dans la capitale, ou un achat définitif par le RC Lens, nul doute qu’il peut se permettre de rêver d’une trajectoire à la Adrien Rabiot. Parti s’aguerrir en prêt du côté de Toulouse il était revenu en force pour s’imposer dans le onze parisien. Alors qu’aucune option d’achat n’a été intégrée dans le contrat de Moise Kean, l’attaquant français pourrait avoir un rôle à jouer dans son club formateur la saison prochaine. Un crack.

Ses statistiques cette saison : 14 apparitions, 6 en tant que titulaire (496 minutes), 4 buts, 1 passe décisive.

4/ Sinaly Diomandé, 19 ans. (Olympique Lyonnais)

Le seul défenseur de cette liste. Quelle belle pioche de la cellule de recrutement de l’Olympique lyonnais qui a su dénicher ce talent ivoirien. Arrivé en 2019 pour 550 000 euros pour faire ses gammes avec la réserve dans un premier temps, le jeune défenseur central s’installe cette année dans la rotation et aspire à mieux. Polyvalent – aussi bien à l’aise dans une défense à trois que dans une charnière, il peut aussi évoluer côté droit – solide dans les duels, très propre techniquement et bien moins lent que son concurrent direct, il aspire même à une place de titulaire. En effet, son vrai concurrent se nomme Marcelo et non pas Djamel Benlamri, pourtant fraîchement débarqué et auréolé d’une prestigieuse réputation due à son rôle prépondérant dans la victoire de l’Algérie à la dernière CAN. Troisième dans la hiérarchie des défenseurs centraux derrière l’impeccable Denayer et le taulier Marcelo, il peut apprendre à son rythme et sans trop de pression. Mais quel rythme ! Déjà 13 apparitions en équipe première pour 4 titularisations. Pour un jeune de cet âge et dans une équipe première à la mi-championnat, ce n’est pas si courant. Il a même connu ses premières capes (3) avec la sélection nationale ivoirienne.

A coup sûr, il fait partie des joueurs à suivre pour l’année 2021. Il engrange de l’expérience dans l’élite française et à l’échelle internationale. Tout laisse à penser qu’il aura acquis, l’été venu, la maturité nécessaire pour prendre la place du vétéran Marcelo, qui devrait s’en aller. La seule inconnue est due à l’avenir de Rudi Garcia, qui lui témoigne une confiance bien plus importante qu’à Melvin Bard par exemple (autre jeune joueur de l’académie). Mais il ne fait nul doute qu’il saurait convaincre un potentiel successeur tant ses qualités sont évidentes. L’autre écueil dans lequel l’Olympique lyonnais doit veiller à ne pas tomber est de vouloir recruter un poids lourd – un nom ronflant – pour ses retrouvailles avec l’Europe. Si tel est le cas, alors le jeune joueur se retrouverait à nouveau troisième dans la hiérarchie. Rôle qui, du haut de ses 19 ans, semble déjà trop maigre pour un joueur de ce talent. Après avoir formé Samuel Umtiti, la formation lyonnaise démontre qu’elle n’est pas seulement bonne à produire des cracks offensifs. Si beaucoup de supporters avaient regretté le départ d’Oumar Solet l’été dernier, Sinaly Diomandé l’a sans doute déjà fait oublié…

Statistiques cette saison : 13 apparition, 4 en tant que titulaires (415 minutes de jeu). Un seul carton jaune.

5/ Yvan Neyou, 23 ans. (AS Saint-Etienne)

Après un lyonnais, place au rival stéphanois. Le recrutement des verts a longtemps posé question. Après une stratégie misant sur l’arrivée de cadres d’expérience (Cabaye, M’Vila, Debuchy) sous Jean-Louis Gasset, place à l’avènement de la jeunesse avec Claude Puel. Excellent formateur, il a placardisé bon nombre de ses joueurs d’expérience pour former une équipe plus malléable et apte à intégrer ses principes. Le plus fameux exemple de ce coup de balai est sans aucun doute la mise au placard de Stéphane Ruffier, icône en son pays. Dans cette jeunesse verte, un homme se montre particulièrement à son avantage depuis le début de la saison : Yvan Neyou. Recruté pour seulement 400 000 euros en provenance de l’équipe B de Braga – que l’on me pardonne l’emploi de cet adverbe devant un chiffre si important – le milieu de terrain a rayonné d’entrée. En finale de la Coupe de France, face à l’ogre parisien, c’est un joueur décomplexé, très vif sur ses appuis et sûr de ses qualités techniques qui a impressionné tout le monde.

Depuis, et malgré une très mauvaise période pour le club, il est un élément inamovible du onze de départ de Claude Puel. Pour trouver son axe de progression, il faut se pencher sur son apport statistique assez faible. Mais à l’image d’un Marco Verratti, son influence sur les siens n’est pas reflétée par les chiffres. Valeur sûre pour les sorties de balle et les transitions vers l’avant, les supporters stéphanois peuvent saliver devant l’avenir. Son association technique avec Adil Aouchiche (qui aurait mérité une place dans cette sélection) a de quoi laisser rêveur.

Ses statistiques : 16 apparitions, 15 en tant que titulaire – et quand il ne l’a pas été son équipe a perdu 3-0 (rentré à la 45′) – pour un but et une passe décisive. 1 315 minutes de jeu.

Nathan Fouchet

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