Société. Ouighours : la marque de prêt à porter H&M met fin à sa collaboration avec un fournisseur chinois.
Le géant suédois a annoncé ce mardi 15 septembre cesser toute collaboration avec un fournisseur chinois suite à des accusations de travail forcé de Ouighours dans le Xinjiang. Un rapport du think tank Australian Strategic Police Institute désignait en mars H&M comme l’un des bénéficiaires du programme de travail forcé suite à sa relation commerciale avec un fabricant de fil teint. En réponse, H&M a concédé avoir une « relation commerciale indirecte avec un moulin » situé à Shangyu.
Pour rappel, les Ouighours sont une ethnie sunnite et turcophone, minoritaire en Chine mais majoritaire dans la province du Xinjiang. Cette minorité religieuse est persécutée par le régime chinois : une persécution qui passe par l’internement en camp de travaux forcés (dit « camp de rééducation », des détentions massives, des stérilisations forcées… En juillet dernier, Jean-Yves le Drian avait qualifié ces pratiques d’«inacceptables». Une intervention jugée trop « molle » par la communauté Ouighours.
Sarah Madjour
Sport. Pour la première fois dans le milieu rugbystique, un joueur encore activité révèle sa bisexualité. C’est ce que relaie Rugbyrama, ce lundi. Levi Davis, 22 ans, ancien joueur de Bath, évoluant dans un club de 2éme division et passé par les sélections anglaises des U18 et U19 a décidé dimanche de prendre la parole sur son orientation sexuelle. C’est la réaction positive et les nombreuses marques de sympathies de la part de ses anciens coéquipiers de Bath, déjà avertis en avril par message, qui a poussé ce jeune joueur à faire son « coming-out » publiquement. Levi Davis explique que cacher cette part de son identité l’a conduit à la dépression et à boire. Par ces révélations Levi Davis se « donne (désormais) la possibilité de marcher main dans la main avec qu’(il) veut » mais participe également à briser le tabou dans le milieu sportif.
Marjorie Gillet
Histoire de l’art. Culture & Patrimoine. C’est dans un contexte particulier qu’auront lieu cette année les Journées Européennes du Patrimoine, mais pour cette 37ème édition, il paraissait inconcevable pour Roselyne Bachelot-Narquin, Ministre de la Culture qu’elles n’aient pas lieu : « Nous ne pouvions pas ne pas renouer avec nos monuments et lieux historiques comme nous le faisons depuis 36 ans chaque troisième week-end du mois de septembre. ». Roselyne Bachelot-Narquin, 05 août 2020.
Ces week-ends dédiés au patrimoine, qui proposent chaque année près de 50 000 monuments et sites pour environ 30 millions de visiteurs, sont rendus possibles grâce à la collaboration entre le Conseil de l’Europe et la Commission Européenne. C’est en 1985, à Grenade (Espagne), qu’apparaît pour la première fois, l’idée d’organiser ces Journées du patrimoine, lors de la 2ème conférence du Conseil de L’Europe. Avec la volonté d’étendre ce concept à d’autres pays européens, pour sensibiliser les citoyens au patrimoine et à la diversité culturelle qui les entourent, 50 pays ont déjà organisé leurs Journées Européenne du Patrimoine, qui répondent à un même slogan depuis 1999 : « L’Europe, un patrimoine commun ».
Retrouvez le programme complet, par ville sous forme d’une carte interactive sur le site https://journeesdupatrimoine.culture.gouv.fr/ pour ne louper aucun événement et/ou obtenir plus d’informations. Pour les personnes ne souhaitant ou ne pouvant pas se déplacer, pour des raisons sanitaires ou personnelles, les Journées du Patrimoine sont également présentes sur les réseaux sociaux : Instagram, Twitter, Facebook et YouTube.
https://journeesdupatrimoine.culture.gouv.fr/
Clémence Pineau
Ecologie. Dans cet article de LCI, le sujet se tourne vers les Républicains. Après des municipales poussées vers l’écologie (plusieurs grandes villes comme Bordeaux ou Lyon ont élues un maire EELV), nombreux sont ceux à avoir compris que les Français se tournent de plus en plus vers la protection de l’environnement. Ce sujet prend alors une part dans chaque parti politique; chacun à sa manière. Dans cet article, il est question des LR, qui souhaitent allier développement économique et écologie. Les premières propositions seront évoquées les 20 et 21 septembre à Marseille, par le secrétaire général Aurélien Pradié.
https://www.lci.fr/politique/les-republicains-misent-sur-l-ecologie-2164698.html
Julie Colas
Histoire. Lundi 14 septembre, France culture a décidé de traiter de l’appropriation du drapeau national – le « premier symbole visuel » de l’État, selon l’historien B. Richard- par les partis d’extrême droite au cours de l’Histoire. Cette pratique est, pour Maud Chirio, également historienne, « assez systématique » et concerne chaque État. L’étude du symbolisme des drapeaux, la vexillologie est donc au cœur de cet article. Le drapeau national est un moyen de reconnaissance et de création d’esprit d’appartenance.
Dans son analyse, le journaliste de France culture, développe plusieurs cas d’étude. D’abord, il fait mention du auriverde, le drapeau brésilien reprit par les partisans de Jair Bolsorano. Depuis la crise sanitaire, un mouvement virtuel tente de se constituer pour empêcher l’accaparation des symboles nationaux par les nationalistes. Cependant la scène politique brésilienne est en ruine et aucun parti n’est capable de concurrencer l’extrême droite. Puis, il fait cas du drapeau tricolore, à l’origine révolutionnaire. Sans cesse disputer par les mouvances de droite comme de gauche au cours du XIX éme. Il est le symbole de la confusion qui régnait à sa création, et de l’ambiguïté entre progrès et idéaux conservateurs. L’extrême gauche finit par refuser la cocarde tricolore au contraire de l’extrême droite qui en fait son étendard. Néanmoins, l’utilisation de drapeau français dans les mémoriaux, au lendemain des attentats, fait dire à l’anthropologue Régis Meyran que le drapeau est le « symbole d’unité pour les gens qui se reconnaissent dans l’appartenance à la nation ».Il existe également des contre-exemples, car partout, le nationalisme n’est pas toujours associé à l’extrême droite. Par exemple le nationalisme écossais indépendantiste ne s’apparente pas aux mouvements d’extrême droite pour Thibaud Harrois spécialiste de la civilisation britannique: « il y a un idéal de gauche dans le nationalisme écossais et le drapeau fait partie de cette revendication identitaire ». Contrairement à l’utilisation de la croix de Saint Georges, drapeau anglais, symbole de l’extrême droite et du hooliganisme en Angleterre –même si paradoxalement, les partis d’extrême droite anglais préfèrent arborer le Union Jack. Il est de même pour le Hirak, le drapeau algérien, symbole depuis les soulèvements de l’union du peuple.
https://www.franceculture.fr/politique/quand-le-drapeau-national-devient-lapanage-de-lextreme-droite
Marjorie Gillet
Astronomie. Une molécule associée sur Terre à l’activité de bactéries anaérobies, la phosphine, a été découverte dans l’atmosphère de Vénus. Cela suggère l’existence, postulée depuis plus d’un demi-siècle, de formes de vie microscopiques dans les hautes couches de l’atmosphère de la planète.C’est le buzz du moment alimenté par une publication dans le très réputé journal Nature Astronomy. Il faut dire que l’article peut laisser penser que l’on a trouvé une biosignature suggérant l’existence de formes de vie microscopiques dans certaines couches de l’atmosphère de Vénus, qui sont relativement clémentes pour des organismes connus sur Terre du point de vue des températures et pressions présentes.Le phosphore est indispensable pour la vie telle que nous la connaissons sur Terre puisque, rappelons-le, chaque nucléotide de l’ADN est constitué d’un groupement phosphate (ou acide phosphorique) lié à un sucre, le désoxyribose, lui-même lié à une base azotée. Le squelette de l’ADN est donc formé de la répétition sucre-phosphate. On a fait la découverte du phosphore dans la composition de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko. Ce qui laisse penser que c’est le bombardement des comètes et des astéroïdes qui l’a amené sur la Terre primitive.En tout cas cette découverte montre que même des formes de vies microscopique sont à notre porter. Imaginé vous cela avec le nombre restant de système ou chaque étoiles abrite des planète comme dans notre système solaire…
Sebastien Fabris
Philosophie. Il y a quelques jours, le rappeur Roméo Elvis est accusé d’agression sexuelle sur une jeune femme, qui sort du silence en expliquant qu’il y a un an, le chanteur est entré dans sa cabine d’essayage et a commencé à lui toucher la poitrine et les fesses, sans le consentement de celle-ci. Or, c’est la chanteuse Angèle, sœur du rappeur, qui récolte la haine des fans. En effet, les réseaux sociaux la blâment, lui reprochant de chanter ses convictions tout en ayant un proche qui agit à l’encontre de son combat. Balance ton quoi, devenu hymne féministe, lui retombe dessus : « balance ton frère peut-être au lieu de nous faire la morale ? » s’exclament les internautes. Mais qui sommes-nous, qui ne sommes pas dans son cercle rapproché, pour lui faire la morale à notre tour ? Elle n’est pas son frère, donc elle est en aucun cas responsable des actes de ce dernier. C’est un retournement de situation plus qu’absurde.
Un article sur le site du Philosophie magazine fait un rapprochement entre ce scandale qui touche Angèle sans réelle raison, et une expérience créée par Sartre dans son œuvre L’Existentialisme est un humanisme (1946). Que pourrions-nous faire dans un dilemme qui confronte à la fois nos valeurs politiques et sociétales, et nos valeurs familiales et affectives ? Angèle a finalement décidé de rester fidèle à ses principes, ce qui n’a pas dû être aisé à faire, surtout après avoir appris l’accusation par les réseaux sociaux. Arrêtons de la blâmer pour les actes que son frère a commis : lui seul est responsable. Qu’on soit d’accord ou non avec son choix, Angèle a été tiraillée par ce dilemme sartrien de confrontations de morales.
Moïra Lebrunet
Arts visuels. Pour la cinquième année, l’association de protection de la nature Birds on the Brink a organisé le concours du photographe d’oiseaux de l’année. C’est le photographe koweïtien Majed AlZa’abi à avoir remporté le premier prix et qui s’est vu attribuer 5 000 livres sterling.Son portrait artistique des chevaliers européens sur l’île norvégienne de Vardø a saisi le jury pour sa dimension poétique mais aussi pour la particularité éthologique.
« Nous recherchons le cliché qui va nous rendre fou, qui nous émeut presque à l’unanimité, si vous capturez cette image, alors vous avez vos chances de gagner. Lorsque les juges s’exclament collectivement « J’aurais aimé prendre ça moi-même », vous avez centré l’objectif. Bravo Majed d’avoir partagé cette image étonnante avec nous – c’est un gagnant bien mérité » a déclaré le jury.
© Majed AlZa’abi
Source : birdsonthebrink
Musique. Après le scandale de #balancetonrappeur et le torrent mysogine qui a suivi, un autre débat est lancé par le journal Le Point : » Où sont les femmes dans la musique classique ? « . D’abord des chiffres affolants : » Seuls 4% d’orchestres dans le monde ont une direction féminine ! Et en France, seulement 1% des compositeurs, 4% des chefs d’orchestre, 5% des librettistes, 23% des solistes instrumentistes sont des femmes ! « . Pour y remédier, la première femme qui a dirigé un orchestre en France, devenue directrice de la Philharmonie de Paris, Laurence Bayle, a ouvert un concours spécialement dédié aux femmes cheffes d’orchestre : La Maestra. Elle explique : « Le compositeur est un peu un dieu sur Terre, il incarne le pouvoir, le chef d’orchestre représente l’autorité, valeurs que les hommes ont, comme souvent, volontiers accaparées […] Les choses changent aujourd’hui, mais on a pris beaucoup de retard « . Il s’agira alors pour les finalistes non seulement d’une reconnaissance, mais également de leur donner un enseignement et une chance de s’affirmer à travers des Master Class et des directions d’orchestre sur une période de deux ans, afin qu’elles aient » autant de chances de réussir que les garçons « . L’idée a remporté un franc succès, avec pas moins de 220 candidatures de 51 nationalités différentes. La réponse est donc que les femmes sont et ont toujours été là : elles attendent juste qu’on leur laisse une place.
En lien, une interview du webzine Brut d’une femme cheffe d’orchestre.
https://www.lepoint.fr/musique/musique-classique-ou-sont-les-femmes-15-09-2020-2392092_38.php
Clara Lelièvre