Au programme de la Revue de Presse de la semaine : De l’eau sur la Lune, Mobilisation contre des lois anti IVG en Pologne, Le Théâtre Populaire, Verdict des Drone Awards, Le confinement et les librairies, L’auto remise en question de la RTBF sur le sport féminin, Une vente aux enchères pour soutenir les artistes africains, et La question de l’avenir du Helfest.
Astronomie. La NASA annonce la détection d’eau sur la Lune.
Comme prévu, la Nasa vient bien d’annoncer la détection d’eau sur la Lune via le télescope à infrarouge aéroporté Sofia. La détection d’eau sur notre satellite n’est pas en soi une nouveauté mais cette fois-ci, c’est bien la confirmation solide que cette eau n’est pas limitée au fond de certains cratères lunaires, dans l’ombre, sous forme de glace. Elle pourrait être omniprésente à la surface de la Lune. C’est l’un des plus célèbres cratères lunaires, le deuxième par la taille avec 225 kilomètres de diamètre et il est situé à proximité du pôle sud avec des sommets sur ses bords pouvant atteindre les 4.600 mètres d’altitude. Dans son roman, Arthur Clarke situe précisément la base lunaire permanente des USA dans ce cratère. Ce n’est pas un hasard car on spéculait déjà dans les années 1960, sur la possibilité que de l’eau gelée, vestige d’un intense bombardement cométaire, pouvait se trouver au niveau des pôles au fond de certains cratères lunaires perpétuellement dans l’ombre et donc bien au-dessous de 0 °C depuis des milliards d’années.
Cela a été confirmé par des missions lunaires comme celle de Chandrayaan-1 Lcross. Les chercheurs s’interrogent aussi sur la manière dont ces molécules sont piégées dans le sol lunaire. Parmi les hypothèses envisagées, il y a celle où l’eau pourrait être piégée dans de minuscules structures en forme de perle qui se forment à cause de la chaleur élevée créée par les impacts de micrométéorites, créant donc des gouttes de magma qui se refroidissent vite en piégeant les molécules d’H20. Voilà de passionnantes questions à étudier avec la mission Artemis et de nouvelles perspectives pour la colonisation lunaire.
Sebastien Fabris
Société. Forte mobilisation contre les lois anti IVG en Pologne.
Pour la troisième fois depuis jeudi 22 octobre, date à laquelle le Tribunal constitutionnel polonais a interdit l’IVG en cas de malformation grave du fœtus, des milliers de personnes manifestent en Pologne malgré l’interdiction du gouvernement de se rassembler dans le cadre des mesures pour lutter contre la pandémie de Covid-19. Dorénavant, il est possible d’avoir recourt à l’IVG en Pologne seulement en cas de danger de mort pour la femme, ou en cas de grossesse résultant d’un viol ou d’un inceste et avec une autorisation d’un juge. Cette décision, prise par le Tribunal réformé par le gouvernement du PiS, un parti au pouvoir nationaliste ultra catholique, limite encore plus le droit à l’avortement en Pologne, déjà réputé pour être un des plus restrictifs d’Europe. Le Monde dans son article édité samedi 24 octobre, n’oublie pas de pointer la lourde tradition religieuse qui pèse sur le pays. Le président de la République polonaise et l’épiscopat de Pologne n’ont pas hésité, d’ailleurs, à faire part de leur « satisfaction ». Très peu de réaction ont été émises du coté de la scène politique européenne, la commissaire aux droits de l’homme du Conseil d’Europe, à toutefois estimé que cela relevait d’une « violation des droits de l’homme ». Les manifestant.e.s réclament un référendum pour laisser au peuple de décider souverainement de ce droit. Le Monde rappelle qu’en 2019, 1 100 IVG ont été pratiques en Pologne selon les chiffres officiels –dont 98% ont été fait pour raison de malformation du fœtus. Mais les ONG estiment à 200 000 IVG pratiqués chaque année, de manière clandestine ou à l’étranger.
https://www.lemonde.fr/international/article/2020/10/24/troisieme-journee-de-manifestations-contre-l-interdiction-quasi-totale-de-l-avortement-en-pologne_6057259_3210.html
Marjorie Gillet
Arts du spectacle. Le Théâtre Populaire en question à Avignon.
A l’occasion de la semaine d’art à Avignon, ainsi que des 100 ans du TNP (Théâtre National Populaire), Olivier Py, directeur du Festival d’Avignon, et Jean Bellorini, directeur du TNP, s’expriment sur la situation actuelle de la culture et du théâtre, et parlent de la notion de Théâtre Populaire. Dans un monde où la culture est mise à mal par le contexte sanitaire et la crise économique et sociale, ils rappellent l’importance de l’art et de ses trésors, et surtout l’importance de son accessibilité. Loin des discours sinistres selon lesquelles la décentralisation théâtrale et la démocratisation de la culture ne sont qu’une utopie, ils réaffirment toutes les actions entreprises par de nombreux artistes et enseignants pour continuer à diffuser la culture partout en France, et la chance que représente l’exception culturelle française. Sans nier les difficultés que représente un tel objectif, le Théâtre Populaire, et en rappelant la contradiction d’un art « élitaire pour tous », ils mettent à l’honneur les actions envisagées pour élargir l’accès à ses richesses. Ils mettent l’accent sur la nécessité d’un tel élargissement, et sur le sens bien plus profond que peut prendre l’art lorsqu’il rencontre ceux qui en ont le plus besoin.
« Je ne pense pas une seconde, quand je travaille avec des détenus, que je comprends mieux Shakespeare qu’eux ; c’est eux, au contraire, par leur expérience, par leur vie, par leur soif, par leur besoin de sens et de littérature, qui me font comprendre tout le prix de Shakespeare. » (Olivier Py) Ils partagent également leurs inquiétudes sur l’état actuel du lien social dans nos sociétés, et réaffirment le rôle de l’art et du théâtre à renforcer notre capacité à être ensemble. Ils soulignent en conséquence l’importance du soutien des pouvoirs publics envers l’art et la culture.
Un discours positif sans être naïf, qui met un peu de baume au cœur, donne de l’espoir et donne envie d’aller de l’avant.
https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-idees/la-grande-table-idees-2nde-partie-emission-du-lundi-26-octobre-2020
Alisma Boulay
Arts visuels. Jim Picôt remporte les Drone Awards.
Le Siena Awards a annoncé les gagnants de son concours de photographie aérienne, les Drone Awards. Une sélection de 45 images qui révèlent de magnifiques scènes capturées depuis les airs aux quatre coins du globe. Le photographe australien Jim Picôt a remporté le grand prix pour sa superbe scène capturée dans son pays. Intitulée « Love Heart of Nature », elle révèle un banc de saumons prenant la forme d’un cœur dans des eaux vertes. Les 45 photos gagnantes et finalistes seront présentées lors de l’exposition « Above Us Only Sky » au 6e festival des prix de Sienne, qui se déroulera du 24 octobre au 29 novembre à l’Accademia dei Fisiocritici de Sienne, l’un des plus anciens musées scientifiques d’Italie.
Source : Fubiz
Sebastien Fabris
Littérature. Les lourdes conséquences du confinement pour les librairies.
Les annonces du gouvernement concernant le reconfinement touchent aussi les librairies qui doivent fermer, étant considéré comme « commerce non essentiel ». Les prix Goncourt et Interallié, qui devaient avoir lieu respectivement le 10 novembre et le 18 novembre 2020, seront décernés « à une date ultérieure qui serait précisée en fonction de l’évolution de la situation sanitaire et des décisions gouvernementales prises » d’après les jurys. Malhreuseument pour le secteur du livre, la remise des divers prix littéraires contribue en général à la hausse des ventes, qui, de plus, survient avant les fêtes de fin d’année. France Info indique que selon les syndicats plus d’un quart des livres sont achetés dans les deux mois précédant les fêtes de fin d’année. Néanmoins, ce reconfinement profitera à la vente de livre en ligne et notamment au géant Amazon. Selon le porte parole du gouvernement, Gabriel Attal : « Il n’y a pas de fatalité à ce que Amazon et les géants du numérique remplacent nos petits commerces ».
https://www.francetvinfo.fr/culture/livres/prix-litteraires/prix-goncourt-reporte-librairies-fermees-le-secteur-du-livre-bouleverse-par-le-reconfinement_4160463.html?fbclid=IwAR1iSEK22YqbZceb0r94aD07kWbmeP1Ch53Lson5ue6qQYZHOPlgStjB7FQ
Tiphaine Beucher
Sport. La RTBF remet en question sa couverture médiatique du sport féminin.
Ce dimanche, la RTBF, la principale chaine d’information belge s’interroge : «fait-elle assez pour parler de sport féminin ? ». Il est noté que les athlètes féminines sont largement moins médiatisées que leurs homologues masculins. Mais la chaine reste optimiste : « un changement s’amorce ». Notamment par la mise en place d’initiatives pour parler de sport féminin par des femmes. Ces initiatives font suite d’une interpellation de l’Union Européenne de Radio-Télévision qui s’appuyait sur un rapport de l’Unesco révélant que 40% des sportives de haut niveau sont des femmes mais ne représentent que 4% de la couverture médiatique. La RTBF pointe également le cercle vicieux des sponsors et de la visibilité. Le manque visibilité a un impact, également, sur la société, qui est en carence de modèle féminin. Cela peut en partie expliquer l’abandon de la pratique sportive chez les jeunes femmes. Puis la RTBF souligne, dans son article, une évolution dans la retransmission, grâce à la mobilisation de moyens pour mieux couvrir les événements. Pour un journaliste « plus on raconte des histoires autour du sport féminin, plus cette audience va grandir ». C’est pourquoi, les sujets seront plus abordés sous la forme de dossier, magazines, rencontres, ainsi que de manière sociologique et sociétale pour intéresser à la pratique du sport féminin tout en brisant les préjugés. Néanmoins, il demeure qu’en 2017, le sport féminin sur l’antenne de la RTBF ne représentait que 15% des retransmissions.
https://www.rtbf.be/info/inside/detail_la-rtbf-en-fait-elle-assez-pour-parler-de-sport-feminin?id=10615390
Marjorie Gillet
Histoire de l’art. Ventes aux enchères en soutien aux artistes africains.
La Fondation pour le développement de la culture contemporaine africaine (FDCCA) et l’Africa Culture Fund (ACF) organisent du 28 octobre au 5 novembre une vente aux enchères afin de soutenir les artistes du continent africain. Ce projet, présent sur le site de la Maison Drouot, espère ainsi valoriser ces artistes auprès d’un public africain mais également “ donner
une place légitime à ses cultures sur la scène mondiale”. Plus d’une trentaine d’artistes, dont des plasticiens reconnus internationalement comme William Kentridge et Soly Cissé, vont alors donner leurs oeuvres d’une valeur allant de 600€ à 300 000€. Pour le peintre, sculpteur et photographe Soly Cissé participer à ce projet c’est “ être au rendez-vous du donné et de recevoir, assumer sa culture et aller à la rencontre d’autres”. En ces temps de pandémie, cette vente tend à montrer que la solidarité perdure.
Légende de la photo : « In The Foret I », de Soly Cissé. Acrylique et pastels sur toile, 2018
(150 cm x 150 cm). Estimation : de 12 000 euros à 15 000 euros
Camille Saint-Pierre
Musique. L’avenir du Helfest en question.
Les nouvelles mesures du gouvernement annoncent des heures bien sombres pour le monde du spectacle. Ainsi, le flou total régnant à l’heure actuelle oblige les festivals à remettre en question leur organisation. En effet, « le risque d’annuler les festivals en 2021 est important » s’est livré Ben Barbaud, fondateur du Hellfest, au Figaro début octobre. Pour rappel, le Hellfest c’est chaque année 180 000 spectateurs pour 25 millions d’euros de budget, ce qui en fait le festival français le plus conséquent sur le plan budgétaire. Si 90% de l’affiche de l’édition 2020 du Hellfest a pu être maintenue, dont les têtes d’affiches Deftones, Faith No More et System of a Down, 13 groupes n’ont néanmoins pas pu confirmer leur présence pour 2021. « Aujourd’hui, nous souffrons d’un manque de visibilité totale » a déclaré Ben Barbaud. « En termes de jauge, nous avons réfléchi à trouver des solutions mais il n’y a rien à faire. Le rock et le metal ne peuvent pas se faire avec un public assis ». Une décision devrait être prise début janvier concernant le lancement en production, mais le Clissonnais craint le pire. De fait, d’après lui, une nouvelle annulation susciterait « des millions d’euros de dépenses notamment en décors » qui s’accumuleraient, ce qui pourrait questionner l’avenir du festival. D’après certains organisateurs de festival, on ne prévoit un retour à la normal qu’en 2022, voir 2023. Il faudra donc s’armer de patience avant de pouvoir réassister à un concert dans des conditions « normales ». En attendant, n’oubliez pas de soutenir vos artistes favoris.
https://www.linternaute.com/sortir/guide-des-loisirs/1367896-hellfest-2021-une-annulation-possible-a-cause-du-covid/?fbclid=IwAR1T349odcyZkkeOIVmNNSo9HRwYdkFQzm5kZOlQMihYnlvnWdzdSgsR2Jk
Gaëlle Bordier