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Entretien avec Thomas Baudre : Quand l’art rencontre nos campagnes.

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Entretien avec Thomas Baudre : Quand l’art rencontre nos campagnes. Posted on 9 novembre 2020

Au mois d’août dernier, nous avons reçu le jeune réalisateur Thomas Baudre pour discuter de son film, Depuis les champs. C’est avec un crayon, un carnet et des appareils photos jetables qu’il part à la rencontre d’agriculteurs mayennais. Extraits choisis.

Estéban Fouchet : Bonjour Thomas, est-ce que tu peux te présenter ?

Thomas Baudre : Je suis Thomas Baudre, j’ai 27 ans. Je suis issu d’une formation en design graphique que j’ai effectué à Paris pendant 5 ans. C’est suite à cette formation que j’ai entamé la réalisation de ce film d’animation […] .

E. F. : Comment as-tu eu l’idée de ce film ?

T. B. : Je me suis fait la remarque, pendant les 5 ans où j’ai habité à Paris, mes camarades de classe me disaient « Toi Thomas tu viens de la Mayenne donc le monde agricole tu connais ». Alors que non ! Moi j’ai grandi dans un petit village avec des fermes autour, mais je n’avais jamais eu la curiosité de me pencher sur cet univers là. J’en savais plus par ce que j’entendais à la télé ou dans les médias que par mes propres expériences […]. Et il y a ce problème des images véhiculées par les médias à propos du monde agricole donc j’ai vraiment voulu me frotter à ce monde et découvrir les choses de mes propres yeux […].

E. F. : Est-ce que tu avais des stéréotypes sur le milieu agricole ?

T. B. : J’avais un certains nombre de stéréotype en tête, véhiculés par les médias ou autres, mais je me suis dit que j’y allais en faisant preuve d’une ouverture d’esprit. Notamment pour les gens qui me recevaient, j’arrive sans émettre trop de cliché d’entrée de jeu, en étant juste curieux et ouvert. [Sur les appareils photos jetables laissés à chaque famille] L’écueil que je voulais éviter était de montrer ce que moi je voulais voir, je pense que les médias font souvent cette erreur. Je voulais que ce soit ces gens qui écrivent ce film, en faire une oeuvre collective.

E. F. : Es-tu partie d’une démarche neutre ? Ou souhaitais-tu déjà réhabiliter l’image que l’on a du milieu agricole?

T. B. : Je voulais essayer de proposer un regard un peu neuf. L’avantage était que je ne connaissais pas grand chose de ce milieu, donc je pouvais apporter un regard neuf. J’avais en tête de matérialiser ce regard nouveau par le dessin, il n’y a rien de mieux pour retranscrire cette idée d’une découverte. C’est aussi pour cela que je suis arrivé avec un carnet de dessin chez les agriculteurs. Je voulais assumer la subjectivité : à la fois être neutre dans le dispositif en prenant des profils différents et les laisser s’exprimer ; et en même temps assumer ma subjectivité à moi, pour montrer que tout est point de vu. Je ne prétends aucunement le réel, on ne le peut pas de toute manière. C’est une confrontation de points de vus ce documentaire.

E. F. : Par rapport à l’écologie, sujet assez présent dans le film, est-ce que tu as pu observer l’importance des nouvelles normes et mesures à respecter ? Est-ce que tu as pu en mesurer l’impact ?

T. B. : Les mentalités sont en train d’évoluer. L’un des agriculteurs présent dans le film (Patrice, volailler) admet que dans les années 80, il a été fait un peu « un’importe quoi ». C’était que la production (il répète 3 fois). Tu sens qu’il y a une prise de conscience. Ce qui est un peu triste, c’est qu’il y a des cahiers des charges qui sont imposés qui ne sont pas respectés dans d’autres pays. On leur demande de respecter un cahier des charges extrêmement stricte et à côté de ça on va importer de la viande bourrée d’hormones.

L’intégralité de l’entretien à retrouver en format podcast sur SoundCloud :

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