Littérature. Quand la BD reprend les classiques littéraires.
Et si on alliait littérature et bande-dessinée ? C’est ce qu’on fait les dessinateurs d’origine havraise Agnès Maupré et Riff Reb’s. Ils ont pu revisiter à leurs manières deux grands classiques : Agnès Maupré a adapté le très célèbre roman Au bonheur des Dames d’Émile Zola et Riff Reb’s a choisi l’œuvre de Jack London Le vagabond des étoiles. Tous deux ont pour passion à la fois le dessin et la littérature, deux arts qui peuvent être associés. L’adaptation de tels romans permet au lecteur une nouvelle représentation de ces derniers en mettant des coups de crayon sur des mots, mots qui avaient fait jaillir des images dans l’esprit des dessinateurs. Interrogée par Franceinfo, Agnès Maupré, dessinatrice dont la spécialité réside dans l’adaptation de romans en BD, a choisi Zola car « C’est un auteur que j’ai beaucoup lu et beaucoup aimé ». Elle avait auparavant collaboré avec le dessinateur Singeon pour adapter la célèbre histoire de Tristan et Yseult. Si la BD d’Agnès Maupré est particulièrement colorée, c’est dans un tout autre univers que Reb’s s’est plongé puisqu’il raconte « la descente aux enfers carcéral d’un condamné à mort ». Le dessinateur a travaillé sur l’image de l’exil, un travail qui fait écho à son histoire personnelle « qui se lit dans ses œuvres », Riff Reb’s, originaire d’Algérie, a dû se réfugier au Havre.
Le roman graphique d’Agnès Maupré Au bonheur des dames a été publiée aux éditions Casterman en juin 2020 et le tome 2 du Vagabond des étoiles est paru chez Soleil en octobre 2020.
https://www.francetvinfo.fr/culture/bd/de-zola-a-london-les-grands-classiques-de-la-litterature-revisites-par-deux-dessinateurs-de-bd-havrais_4206711.html
Tiphaine Beucher
Arts du spectacle. La culture pendant la pandémie : le point de vue britannique
Alexander Zeldin, auteur et metteur en scène de théâtre britannique et artiste associé à l’Odéon-Théâtre de l’Europe, s’exprime sur la situation du monde artistique et culturel en Angleterre et sur les conséquences du brexit et de la crise sanitaire et sociale. Une occasion de nous rappeler de l’exception culturelle française et de la chance que représente l’existence d’un ministère de la culture et du statut d’intermittence du spectacle entre autre. Sans se satisfaire de ces conditions et sans nier l’importance des conséquences du confinement et de la pandémie du Coronavirus sur le secteur culturel français, cet article nous rappelle que nous battre pour conserver ces droits acquis au fil du temps est essentiel.
Dans des temps comme ceux que nous vivons : la présence des artistes au sein de la société, l’importance d’un accès à la culture, à un endroit où raconter et partager nos histoires, où s’évader et s’élever par la fiction, est d’autant plus essentielle. Cependant toutes ces choses sont également très touchées et mises en danger par cette situation de crise tant sanitaire que sociale, et la situation décrite par Alexander Zeldin nous rappelle qu’il est nécessaire de rester vigilants et ouverts afin de protéger le monde de l’art et de la culture.
https://www.lemonde.fr/culture/article/2020/12/07/alexander-zeldin-du-national-theatre-de-londres-en-angleterre-les-artistes-sont-comme-des-chauffeurs-uber_6062451_3246.html?_ga=2.128818757.897164088.1607548708-1036799032.1603213557
Alisma Boulay
Histoire de l’art. Où sont passés les monolithes.
Vous avez peut-être vu tourner sur les réseaux sociaux d’étranges photographies de monolithes apparaissant aux quatre coins du globe.
Le 25 novembre dernier, des employés de la sécurité publique de l’Utah découvrent dans le désert un bloc rectangulaire mesurant plus de 3 mètres, fermement ancré au sol. Mais quatre jours plus tard, il disparaît aussi mystérieusement qu’il est apparu. Début décembre plusieurs monolithes sont découverts en Roumanie, en Californie, au Pays-Bas, et même en
France (Toulouse). Certains évoquent les similarités avec les monolithes de Kubrick (l’Odyssée de l’espace) nourrissant les discours sur la présence d’extraterrestres, mais récemment le collectif The Most Famous Artist a revendiqué le monolithe de l’Utah. Par la suite, ce sont quatre artistes qui révèlent au New-York Times d’être à l’origine du bloc californien. Quant aux autres, le mystère reste entier même si la piste d’imitateurs reste fortement privilégiée.
https://www.ouest-france.fr/monde/etats-unis/le-mystere-des-monolithes-apparus-a-travers-le-monde-enfin-elucide-7080580
Camille Saint-Pierre
Sport. Une centaine de joueurs de rugby, victimes de commotions cérébrales, intentent une action collective à la World Rugby.
Mardi 8 décembre 2020, L’Equipe a annoncé qu’une centaine d’anciens joueurs, majoritairement gallois et anglais avaient décidés d’attaquer leurs fédérations respectives et la World Rugby pour négligence dans la prise en charge des commotions cérébrales. En effet, maintenant, plusieurs joueurs internationaux en retraite vivent avec des séquelles dues à des commotions. Parmi les plaignants au moins trois joueurs internationaux souffrent de démence alors qu’ils ont entre 40 et 50 ans, et notamment le flanker gallois, Alix Popham qui est probablement atteint d’encéphalopathie chronique traumatique (ECT) détecté après qu’il ait oublié un outil de cuisson et provoqué un incendie chez lui. Le talonneur anglais Steve Thompson qui montre lui aussi des signes d’ECT, a confié à son avocat n’avoir aucun souvenir d’avoir remporté la coupe du monde 2003, alors qu’il est titulaire. Ainsi, les joueurs à la retraite, leurs avocats et leurs familles veulent prouver que les instances de rugby ont été très tôt au courant des dangers des commotions. Pour cela, ils se basent sur une étude réalisée par l’Université de Montfort à Leicester qui a, entre autre, démontré qu’une conférence sur le sujet initiée par la Fédération irlandaise avait abouti en 1977 à l’introduction d’un repos forcé de trois semaines en cas de commotions. Cette durée a été réduite à six jours en 2011.
Cette décision prend acte dan un contexte de professionnalisation de la discipline et d’une volonté de minimiser les effets des commotions et des chocs. Or, une étude menée en 2017, à la suite d’une affaire similaire qui avait éclaté dans le monde du football américain en 2012, a montré que sur 111 anciens joueurs de la NFL, un ETC avait été détecté chez 110 d’entre eux. Dans un autre article publié par L’Equipe, mercredi, un parallèle est fait entre les deux affaires. En 2012, plus de 4.000 joueurs à la retraite de la NFL avait porté plainte également de manière collective contre la ligue de football américain, ils l’accusaient de négligence, de dissimulation de preuves et de déni. Il faut rappeler que les dommages neurologiques provoqués par une commotion se caractérisent par « la dépression, de fortes pertes de mémoire, des sautes d’humeur, des tentatives de suicides ». Ces conséquences insupportables avaient contribué au suicide de Dave Duerson en 2011. Comme le rappelle le quotidien sportif, l’ancienne star avait laissé un message où il disait : « S’il vous plait, assurez-vous que mon cerveau soit remis à la banque du cerveau de la NFL ». Pour éviter un procès, la NFL décida de faire évoluer ses règles en interdisant des chocs casques contre casques et en instaurant une meilleure gestion des « protocoles commotions ». Aussi, elle accepta de verser aux victimes un milliard d’euros versé sur 65 ans. L’article ne dit pas si depuis ses mesures, les choses ont changé dans l’univers du football américain !
Action collective sur les commotions : des joueurs avaient attaqué la NFL - L’Équipe (lequipe.fr)
Marjorie Gillet
Astronomie. Retour sur le vol du prototype SN8.
Le prototype SN8 a réalisé un vol plutôt spectaculaire. Les différentes manœuvres prévues, dont l’extinction des moteurs un par un, le contrôle d’attitude, le retour en position horizontale avant de se redresser à la verticale afin de freiner avant la phase d’atterrissage, ont toutes été réalisées avec une certaine réussite. Seul l’atterrissage en lui-même a raté à cause d’une vitesse d’arrivée trop rapide.
La deuxième tentative a été la bonne. Dans la nuit de mercredi à jeudi, heure de Paris, SpaceX a testé le prototype SN8 du Starship jusqu’à 12,5 kilomètres d’altitude comme prévu. Alors, certes, l’engin s’est écrasé au sol mais de nombreux objectifs auront été remplis. Pour rappel, la première tentative, mardi, avait été interrompue à seulement 1,3 seconde du décollage en raison d’un arrêt automatique. D’après SpaceX, les moteurs du Raptor auraient automatiquement interrompu le lancement après avoir détecté un problème sur au moins l’un d’entre eux.
Quelques minutes après la fin du test, Elon Musk s’est félicité de la précision de la trajectoire et des phases obtenues : « ascension réussie, changement de position en altitude réussi et contrôle des volets jusqu’au point d’atterrissage ». Les principaux objectifs de ce vol étaient de tester le comportement aérodynamique, le retour sur la terre ferme et l’atterrissage, à la verticale, après une manœuvre audacieuse.
Pour comprendre la difficulté de faire voler un lanceur à plusieurs moteurs, il faut savoir que, d’un moteur à un autre, le niveau de combustion n’est jamais le même et est très difficile à modéliser, d’où l’importance des tests au sol : déjà 330 allumages pour une durée de fonctionnement de 16.000 secondes. Le contrôle d’attitude du lanceur en devient plus difficile ! Lors de ce vol de démonstration du SN8, plusieurs points étaient à surveiller et à mesurer, essentiellement le fonctionnement des moteurs. Le jet de chaque moteur ne signifie pas que, ensemble, ces trois jets vont propulser le démonstrateur comme s’il s’agissait de moteurs distincts. Ces jets vont interagir entre eux et cela peut poser de nombreuses contraintes aérodynamiques, notamment latérales et donc gêner la montée de l’engin. L’un des jets peut également éteindre le jet d’un autre moteur ! Autre problème, l’orientation des moteurs. Ce n’est évidemment pas pareil d’avoir trois moteurs plutôt qu’un seul ! Avec des débits aussi importants, une aspiration peut survenir dans la jupe et créer un effet de vide.
Source : Futura
Sebastien Fabris