Posted in Culture

5 longs-métrages qui prolongeront nos étés

Partager : Logo de Facebook Logo de Twitter
5 longs-métrages qui prolongeront nos étés Posted on 4 mars 2020

Les étés s’achèvent, et pourtant l’odeur marine et le goût du sel sur les lèvres persiste. On se surprend à rêvasser aux étés qui suivront, aux étés toujours plus chauds, toujours plus jaunes, toujours plus beaux. Et maintenant qu’est venue l’heure où il faut se recouvrir de chaussons-chaussettes, on sort les classiques, les films ensoleillés, le vieux DVD de L’été meurtrier et on s’abandonne une nouvelle fois dans les yeux d’ Adjani, le ventre plein de nostalgie.

Voici cinq films qui ont éveillé en moi cette nostalgie estivale

Des apollons

Car ce qui nous lie à ces films, comme on peut être lié aux statues de marbre blanc qui ornent les musées italiens, c’est leur manière si habile de représenter des corps, dans leur plus grande pureté et leur simple grâce.

Corniche Kennedy

L’histoire de jeunes gens, qui se rencontrent, échangent, vivent au rythme de l’été.

Le synopsis : une lycéenne des beaux quartiers de Marseille lâche Flaubert pour observer des jeunes moins aisés qui passent leur temps à sauter du haut de la corniche. Elle va les rencontrer, va apprendre à vivre comme eux, au rythme du soleil, à toutes heures, quand il est doux, et quand il brûle.

De la même manière que Suzanne s’est éprise de ces silhouettes, nous aussi nous plongeons in-extremis dans le bleu turquoise et le nacre du sable, et dans ces différentes teintes de peau qui dorent au soleil. Nous y mettons tous nos souvenirs, tous nos fantasmes, tous nos désirs. Car Dominique Cabrera, derrière la caméra, sait qu’elle vient provoquer en nous cet état premier, celui de nos sens émoustillés, de nos souffles chauds derrière la nuque, de nos acquiescements du nombril…

Corniche Kennedy est un film pour tout le monde. Pour un ado en ébullition, pour une rêveuse, pour un vieux snob, pour un détenu, pour votre belle-mère, pour moi, pour vous. La mer, le sable, tout le monde s’y voit, tout le monde s’y est déjà vu.

Naissance des pieuvres

Céline Sciamma nous offre la délicatesse et l’innocence de l’été, de la chaleur, du bleu de la piscine et des yeux d’Adèle, par son premier long-métrage de 2007.

Le synopsis : Un été, trois filles, des concours de natation synchronisée. C’est quoi avoir 15 ans, c’est quoi s’ennuyer pendant les vacances ? Pour Marie c’est découvrir le désir, envers les garçons, surtout envers les filles. Pour Floriane, c’est cacher qu’elle est toujours vierge, malgré son attitude séductrice. Anne, elle, n’aime pas trop les miroirs.

Le naturel au plus proche de ce qu’on a tous pu rencontrer, à un moment, un instant, pendant nos toutes jeunes années. La caméra enlève tous les superflus, le lisse, le carré, et nous embarque avec ces trois adolescentes le temps d’une heure et demi, qui elles fusent de doutes et de questionnements, d’envies, de désirs, de peurs. Sujet on ne peut plus actuel quand les jeunes filles se confrontent à leur miroir, à comment elle se considèrent et sont considérées.

Revoir surgir des émotions, des sentiments qui nous ont surpris un jour. Revoir la gêne de cet âge, la maladresse, ce qui n’est pas parfait, où les dialogues ne sont pas retrouvés sur un site de citations romantiques, où les silences sont les bienvenus. Où les sentiments naissants ne sont pas roses et clichés, et où le désir ne se tourne pas forcément vers le sexe opposé.

Naissance des pieuvres, je l’aime aussi pour Adèle Haenel, je l’avoue. C’est l’un de ses premiers films, et pourtant elle est déjà si impériale, si majestueuse. Elle commence déjà à nous toiser de son regard bleu, et on l’aime, coûte que coûte.

« Quand on y pense, le plafond, c’est sûrement le dernier truc que voient plein de gens. Au moins 90% des gens qui meurent, tu crois pas ? C’est sûr. En plus, quand tu meurs, la dernière chose que tu vois elle reste imprimée dans ton œil, un peu comme une photo. T’imagines le nombre de personnes qui ont des plafonds dans les yeux. » – Marie

Exils

À noter, je suis également folle de Romain Duris depuis très longtemps, donc mon objectivité n’est vraiment pas au rendez-vous. D’ailleurs on le voit tout nu dès la première séquence (2:17) pour ceux et celles qui auraient seulement besoin de cet argument pour visionner Exils dès maintenant.

Tony Gatlif aussi, adore Romain Duris. Ce n’est pas le seul film qu’il ait réalisé avec lui, et c’est évident qu’il lui donne ici la place du roi de l’écran.

Le synopsis : Exils est un voyage que l’on partage avec deux âmes errantes, Zano et Naïma, qui quittent leur banlieue pour retrouver leurs origines, l’Algérie. C’est un long road trip de découverte de soi et de l’autre, avec un soupçon de chaleur, un zeste de musiques gitanes, et le tout plein d’amour.

Ce film reste dans le thème, avec le soleil abondant qui rythme le voyage, mais aussi avec les questionnements sur l’identité, sur les origines. Je le décrirai comme sans filtres, il met en lumière ces deux personnages vifs et sincères, spontanés. C’est un film spontané. Un peu comme les enfants qui apprennent à vivre, la spontanéité guide les pas des deux vagabonds, qui passent par différentes étapes primitives.

L’univers des gens du voyage marque aussi beaucoup l’atmosphère, comme celles de la plupart des films de Tony Gatflif, ce qui rajoute un charme poétique, une chaleur rouge, un climat oriental.

Respiro

Tomber sur ce film, c’était un hasard, mais si je l’ai acheté, c’était pour la couverture du DVD, déjà imprégnée du bleu de la mer méditerranée. Film en langue italienne, dressant la beauté de la Sicile et de ses eaux, rien que pour ces friandises je l’ai apprécié.

Le synopsis : Grazia est une jeune mère de trois enfants, elle vit dans un petit village de Sicile où tout le monde se côtoie, où la pêche est l’une des activités principales, et où, surtout pour les femmes, il faut suivre les traditions. Grazia est libre, indépendante, spontanée, imprévisible. C’est ce qu’on lui reproche.

Le regard est tourné vers cette femme, sublime, aux yeux encore plus clairs que le ciel, et avec elle on suit la vie, aussi simple et compliquée qu’elle soit. Les enfants ont eux aussi une place importante, comme ils l’ont dans les villages, vifs, aguerris, se mouvant en bande et parlant plus forts que les adultes. Ils donnent un ton dynamique au film, mais Grazia contient en elle presque plus de réflexes enfantins qu’eux. Elle rêve, plonge quand elle le veut, elle est pleine de folie, alors qu’eux, au contraire, sont plus sérieux et la mettent en garde. En garde de quoi ? Des hommes, sans doute. Car ici le pouvoir est encore au masculin, et l’autorité ne regarde pas seulement les parents avec leurs enfants.

C’est un film de révolte, une révolte si douce et inhabituelle que tous les habitants en sont déboussolés. « Soit elle est trop contente, soit elle est trop triste. On ne sait comment l’aider ! » La beauté de Grazia est elle même déroutante, on la suit pour les jolis et pour les mauvais moments, enivrés par son charme sicilien.

À voir quand on a projet de partir voyager en Sicile, parce qu’à côté, la Bretagne fait moins rêver…

Le grand bleu

Un classique, me direz-vous. Ce film aquatique de Luc Besson est l’un des miens, en tout cas, et il se devait d’être dans un tel article.

Le synopsis : Dans les eaux de Sicile, deux plongeurs sont concurrents depuis très longtemps dans la descente sous-marine en apnée. Ils vont se retrouver et continuer ces concours, dérivés par une histoire d’amour.

Le grand bleu, c’est un titre qui décrit tout. C’est un plongeon, c’est l’inconnu, c’est l’immensité, c’est le fond si mystérieux d’un film qui traverse notre écran. C’est Jean Reno, c’est Jean-Marc Barr, si beau, si généreux, si délicat. Ses yeux brillants nous livrent son désarroi ; il est comme un livre ouvert, on le comprend, et les personnages ne le comprennent pas, mais on voudrait qu’ils le comprennent, mais c’est impossible, mais comment, mais pourquoi.

Si vous l’avez déjà vu, partagez-le avec votre amant.e, un soir tout doux.

Si vous ne l’avez pas encore vu, soyez bien installés, faites vous un thé, et abandonnez-vous entièrement aux sons organiques et magiques d’Eric Serra et aux images lumineuses et sombres de Besson.


Choisir seulement cinq films qui nous redonnent l’envie des pieds nus dans le sable, c’est très personnel, et je ne peux affirmer qu’ils soient meilleurs que d’autres, seulement ce sont les films que j’ai eu envie de partager ici. À vos sensibilités!

1 comment

Répondre à Beaupied Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *